Clément Chapelier présentera ses bières et brassera en direct sur la foire de Sens
Fin connaisseur de bières, Clément Chapelier vient de créer sa microbrasserie à Malay-le-Grand, avec l’aide de la Chambre des métiers et de ses proches. Il présentera son activité sur la foire.
Un stock de bouteilles et de fûts, des cuves en inox avec des réchauds, une chambre tempérée, du matériel d’embouteillage. Voilà l’équipement de Clément Chapelier, rassemblé dans un ancien garage de la ferme de ses grands-parents, à Malay-le-Grand. Un équipement de base, qu’il va progressivement améliorer et qui lui permet déjà de démarrer sa microbrasserie, baptisée MonClem. Comme le surnom que lui donnent sa famille et ses amis.
Trois types de bière pour démarrer son activité
« J’ai créé la société le mois dernier. La commercialisation débutera au mois de mai », indique le jeune artisan de 33 ans. Il prévoit, dans un premier temps, de fabriquer trois types de bières : une american pale-ale « avec du houblon aromatique américain », une blonde belge et une stout (brune noire). Il ajoutera ensuite une ambrée et incorporera régulièrement des nouveaux breuvages, par exemple pour Noël ou les beaux jours. « J’ai envie de faire découvrir différents styles de bière, d’Europe et d’ailleurs. »
Les bières seront commercialisées en bouteille de 33 et 50 cl, ainsi qu’en petits fûts. « Ces contenants peuvent intéresser des entreprises, des associations, voire des particuliers qui organisent des soirées. C’est assez festif. » Il vise une production annuelle de 80 hectolitres, loin de la plupart des autres brasseries icaunaises. « Je suis sans doute le plus petit brasseur de l’Yonne, constate Clément. Ça me convient parfaitement. J’ai envie d’apporter une alternative, de varier facilement de bières et de proposer des choses plus personnelles. »
Cette activité est née d’une « passion tardive », suite à des voyages, notamment en Irlande et dans l’est de l’Europe (Slovénie, Bosnie, Croatie, Bulgarie…). « Dans chaque région de France et du Globe, il a des bières artisanales. Elles ne sont pas forcément toutes très bonnes, mais elles sont vraiment très variées. » À cela s’ajoute un atavisme familial. « Mon grand-père, agriculteur, a fait du cidre et de la goutte ici, à Malay », raconte-t-il. À titre personnel, il a un faible pour les bières américaines « assez houblonnées et assez aromatiques ».
Autodidacte, Clément a étudié la brasserie sur internet, dans les manuels en français et en anglais. Il a commencé à fabriquer ses premières bières dans un appartement de 40 mâ, a expérimenté le process, avant de se lancer. « J’ai eu envie de faire quelque chose qui me plaisait et de me mettre à mon compte. » Il a contacté la Chambre des métiers et de l’artisanat qui l’a aidé et accompagné. Étant demandeur d’emploi, il a pu profiter du dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise). Il a également été aidé par Yonne Active Création (prêt à taux zéro) et par ses proches via un financement participatif.
Le prix Coup de cœur
« Je n’ai pas ouvert de dossier sur une plateforme, car c’était trop contraignant. J’ai adressé des mails à tous mes contacts. » Et ça a parfaitement fonctionné. « J’espérais récolter 2.000 € maximum. Au final, mes amis et ma famille m’ont prêté 5.200 €. » Ce coup de pouce lui a permis de débloquer un prêt bancaire de 24.000 €, qui s’ajoute au prêt de 5.000 € d’Yonne active création. Cet argent lui a permis d’acheter son équipement et de lancer son activité.
Cerise sur le gâteau, Clément a reçu le prix Coup de cœur lors de la semaine de la création reprise d’entreprises, fin novembre 2016, à la Chambre des métiers, à Maillot. Et sa microbrasserie est invitée sur le pôle artisanat de la foire commerciale. À partir de vendredi, le jeune artisan y présentera son activité et brassera en direct. « Je ne pourrai pas vendre de bières sur la foire car la production n’est pas encore suffisante, précise-t-il. Mais cela permettra de me faire connaître ».